Algérie : des centenaires perçoivent-ils encore des pensions de retraite françaises ? Vraiment ?

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Algérie : des centenaires perçoivent-ils encore des pensions de retraite françaises ? Vraiment ?-© iStock

Fable ou réalité ? Quid de ces centenaires algériens qui touchent jusqu’à maintenant des pensions de retraite françaises ?

Algérie : des centenaires perçoivent-ils encore des pensions de retraite françaises ? Vraiment ?

Les chiffres de l’assurance-retraite donnent un autre aperçu du tableau.

Comme précisé par l’organisme, il n’existerait en réalité que « quelques centaines de cas de retraités algériens décédés dont les ayants droit continueraient de percevoir indûment les pensions ».

De quoi balayer d’un revers de main les bruits de couloirs qui laissent entendre « une fraude massive » profitant l’entourage de ces retraités algériens.

C’est un sujet qui a toujours fait polémique. Libération avait d’ailleurs relayé en 2022, que seuls « 18 % de vrais retraités résident encore en Algérie ».

De quoi pousser la Caisse nationale d’assurance vieillesse à effectuer des contrôles sur place, en affectant deux individus au consulat d’Alger.

Sur 2 000 retraités âgés de plus de 95 ans, l’enquête a révélé que seuls 370 assurés n’ont pas répondu présent à la convocation servant à « prouver qu’ils étaient bien vivants ».

La Cnav évoque « un double fantasme »

« Il y avait un double fantasme », réagit le 12 avril dernier, Renaud Villard, directeur général de la Cnav.

« Croire qu’il y avait des centaines de milliers de faux centenaires algériens et croire qu’ils percevraient, frauduleusement, des pensions. » De plus, souligne L’Opinion, il est question de « toutes petites pensions ».

Qu’ils soient de nationalité française ou algérienne, le montant moyen des 341 000 retraités habitant en Algérie tourne en moyenne autour de 261 €, du fait des « carrières partielles en France ».

Des contrôles à venir…

Ces premiers contrôles ont permis à l’organisme de « suspendre le versement des pensionnés non avérés ». La Cnav va en faire de même avec les 31 000 pensionnaires de plus de 90 ans.

Ce n’est que le début puisqu’en 2027, elle prévoit également de passer à la loupe tous les assurés de 85 ans et plus dans les pays « à enjeux » – où les assurés résidents bénéficiaires sont en grand nombre – et pour lesquels aucun système d’échange automatisé de données d’état civil n’a été mis en place.

La Caisse de retraite entend faire appel à de tiers de confiance présents physiquement dans ces pays pour atteindre leur objectif (administration locale, réseau bancaire ou réseau consulaire français).

Une grande évolution à partir de juin 2024

A partir de juin 2024, « la biométrie constitue tout autant un élément de simplification des démarches qu’un outil de prévention de l’usurpation d’identité et de lutte contre la fraude », justifie l’organisme.

Sur les 15 millions de personnes touchant la retraite de base, 1 million se trouve dans un pays étranger. L’Algérie n’est pas le seul concerné. Il y a aussi le Portugal ( avec 164 000), l’Espagne (157 000), le Maroc (61 000) ou encore la Tunisie (37 000).

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