Logement HLM : un nouveau critère pour exclure les familles de délinquants

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Logement HLM : un nouveau critère pour exclure les familles de délinquants !-© Shutterstock

Une décision largement contestée. Dans l’Oise, le maire de Compiègne a instauré une nouvelle grille de critères exclusifs dans l’objectif de trier les occupants des logements sociaux de sa circonscription, relate BFMTV le mardi 27 février 2024.

Ces nouveaux critères contre les familles de délinquants des logements sociaux

En effet, Philippe Marini, outre les critériums du niveau de revenus des ménages ou encore les situations de handicap, a décidé d’ajouter un nouveau système d’évaluation de style bonus-malus.

Une manière pour l’élu d’exclure du parc social les familles de délinquants. Dans ce nouveau système de sanction/ récompense pour régir la vie communautaire dans les logements sociaux, l’édile a tout prévu.

Deux bonus de cinq points sont attribués à ceux qui sont impliqués « dans la vie locale ». Et une autre pour les « travailleurs essentiels ». Si cela parait juste, d’autres critères ont suscité une vive indignation chez les principaux concernés.

Une mesure controversée…

Si l’un des membres du foyer a provoqué un trouble grave au voisinage, c’est toute la communauté qui paye les pots cassés en perdant dix points.

Lorsque cet acte est associé à une condamnation par la justice pour « trafic de stupéfiants« , la sanction s’aggrave encore et se traduit automatiquement par une perte de 25 points.

Face à ces nouveaux malus, de nombreux occupants des logements HLM dénoncent à cor et à cri une injustice. Cette sanction « n’est pas bien » du tout pour la seule t unique raison « qu’on n’est pas tous coupables« , estime une habitante au micro de BFMTV.

La réaction du maire

Si Philippe Marini souhaite avant tout responsabiliser les parents en instaurant cette pénalisation généralisée, certains riverains auraient voulu qu’il examine les familles au cas par cas.

Interrogé par nos confrères, un autre habitant « pense que la majorité des parents ne sont pas d’accord » que leurs enfants puissent devenir des trafiquants de drogue.

Dans un cas où « un gamin dans la famille… arrive à s’en sortir« , il risque tout bonnement d’être bloqué par les gaffes d’un frangin si la mairie applique le malus, explique un autre habitant. Des voix qui risquent de ne pas se faire entendre au niveau de la commune.

« Vous savez, très souvent, les personnes que je rencontre sont des personnes qui se plaignent de tapage, d’insécurité », tente de justifier le premier magistrat de la ville en personne.

Des critères qui ne font pas l’unanimité

Cependant, le directeur général de l’Office public d’aménagement et de construction (OPAC) de l’Oise, premier responsable d’attribution des logements sociaux, ne semble pas partager l’avis du maire.

« On va recevoir une note, on ne saura pas ce qu’il y a derrière« , explique-t-il, selon toujours la même source. Et d’ajouter : « Je n’irai pas rechercher le passé judiciaire de la mère des enfants. On n’a pas le droit de le faire« .

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