Prix des carburants : le diesel devient de plus en plus abordable que l’essence

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Prix des carburants : le diesel devient de plus en plus abordable que l’essence !-© AFP

Depuis déjà plusieurs semaines, l’écart entre le gazole et le sans-plomb ne cesse de creuser. Au dernier relevé hebdomadaire des prix à la pompe, le diesel se vend avec une vingtaine de centimes de moins par litre. Pendant combien de temps cette tendance va-t-elle durer ?

Un écart historiquement élevé…

Vers la fin du mois de janvier 2023, le traditionnel écart de prix entre l’essence et le sans-plomb était presque oublié. Mais au début du mois de février 2024, la courbe s’est brusquement inversée, mettant fin à presque un an d’une période anormale.

Peu significative tout au long de l’année 2023, la différence de prix n’a cessé de grandir jusqu’à atteindre une vingtaine de centimes d’euros aujourd’hui.

Un écart historiquement élevé. Pour retrouver une telle situation, il faut remonter très loin en arrière. En octobre, le diesel a été vendu à 16 centimes d’euro de moins que l’essence.

Une situation atypique

Pourtant, en octobre 2022, période marquant le début de la guerre opposant l’Ukraine à la Russie, le prix au litre du diesel était de 27 centimes plus cher que le sans-plomb.

Une situation atypique, notaient plusieurs économistes, rappelant la différence importante de taxation en faveur du gazole.

« Il y a 10 centimes de taxes en plus sur l’essence par rapport au gazole si on cumule l’écart de TICPE et de TVA », a fait bien mention le président de l’Ufip (Union française des industries pétrolières), Olivier Gantois.

Un effet de l’embargo ?

Théoriquement, la crainte autour de l’embargo russe qui a pris effet depuis le 4 février 2023 a été justifiée, avec un gazole plus cher que l’essence.

« La Russie exportait 3,5 millions de barils de gazole par jour et ce gazole russe représentait 50% des importations en Europe, 30% en France« , a expliqué Olivier Gantois.

Mais dans les faits, et c’est effectivement depuis février, la tendance a changé. « Tout d’abord, les marchés ont constaté que le gazole pouvait être importé d’autres fournisseurs que la Russie« , souligne-t-il.

« Il semble aussi que les Russes exportent leur gazole vers d’autres pays, qui n’appliquent pas l’embargo et peuvent donc ensuite leur ré-exporter vers les pays d’Europe« , poursuit le même expert.

« Enfin, c’est le début de la « Driving season » aux Etats-Unis, avec une demande d’essence qui augmente dans cette période d’avril-mai jusqu’à début juillet », précise-t-il.

Vers une ‘dédiéselisation’…

Par ailleurs, cela peut s’expliquer par la « tendance structurelle d’un report d’une partie de la consommation de gazole vers l’essence« , modifiant l’équilibre au niveau des demandes.

En outre, il y aussi cette «  ‘dédiéselisation’ lente, mais inéluctable entre 2021 et 2022, la consommation d’essence a augmenté de 11% et celle de gazole a baissé de 1%« , conclut Olivier Gantois.

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