Le Japon travaille sur un nouveau moteur qui ne fonctionne ni à l’électricité ni à l’hydrogène

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Le Japon travaille sur un nouveau moteur qui ne fonctionne ni à l’électricité ni à l’hydrogène !-© iStock

Toyota promet de réduire de 90% les émissions de gaz nocifs grâce à ce moteur “révolutionnaire” sans diesel ni essence, “ni hydrogène. On vous détaille tout dans les prochaines lignes de ce nouvel article.

Le Japon travaille sur un nouveau moteur qui ne fonctionne ni à l’électricité ni à l’hydrogène

Seul hic : vous risquez de ne pas trop supporter l’odeur qui en émane lorsque vous faites le plein !

Et pour cause : Toyota propose comme alternative aux carburants fossiles, un moteur fonctionnant à l’ammoniac.

Vous comprenez pourquoi l’odeur qui en ressorte est des plus nauséabondes. En collaboration avec Toyota, le groupe chinois GAC a présenté un prototype de ce moteur fonctionnant à l’ammoniac.

Une solution qui remonte depuis la 2ème Guerre mondiale

« Une flotte de bus a fonctionné avec un mélange d’ammoniac et de gazogène à Bruxelles pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils étaient parvenus à faire 10 000 km », réagit Christine Rousselle, professeur à l’université d’Orléans, qui effectue des recherches dans la combustion des moteurs à ammoniac.

Pourquoi l’ammoniac ? Certainement parce qu’il s’agit d’« un stockeur d’hydrogène » et que « l’économie de l’hydrogène est en train de se développer à travers le monde », peut-on lire sur le site largus.fr.

« C’est le deuxième produit chimique produit et transporté dans le monde », poursuit Christine Rousselle, soulignant qu’« il est transporté à – 33 °C (contre – 253 °C pour l’hydrogène) ou pressurisé à 10 bars, contre 700 bars pour l’hydrogène ».

En d’autres termes, ll est « moins cher à transporter« . Sans compter que « sa densité en volume est 2 fois et demie supérieure à celle de l’hydrogène. »

« Pourquoi rebasculer l’ammoniac en hydrogène pour être utilisé par l’industrie des transports si l’on peut l’utiliser directement comme carburant », estime Christine Rousselle.

Avantages versus inconvénients de ce composé.

Si sa production est loin d’être « verte », l’ammoniac présente toutefois « l’avantage de ne pas rejeter de carbone ». Il ne faut pas non plus oublier le côté très « corrosif » de l’ammoniac. En outre, il s’avère également « toxique« .

Pour cela, « il faut s’assurer que tout soit totalement étanche, du réservoir à l’injection. Il est aussi nécessaire de développer un système de post-traitement pour éliminer les particules imbrûlées », explique l’experte.

Le nouveau moteur de Toyota réduirait de 90% l’émission de gaz à effet de serre car « sa combustion ne dégage que de l’azote et de l’eau« . Il est à rappeler que les moteurs à essence, eux, produisent du dioxyde de carbone.

Pour confectionner ce moteur révolutionnaire, Toyota a modifié un moteur turbocompressé de 2,0 litres afin qu’il fonctionne avec de l’ammoniac, pour atteindre des « performances comparables à celles des moteurs à essence », précise le magazine AutoPlus.

Si le moteur à ammoniac de Toyota parvient à tenir ses promesses, il revolutionnerait l’industrie automobile.

De quoi permettre de reléguer au second plan, les carburants traditionnels, tout comme les moteurs à hydrogène et les voitures électriques.

Un challenge pour Toyota

Un défi toutefois « loin d’être insurmontable ». « Je ne pense pas que l’on verra une voiture fonctionnant à l’ammoniac en France, car la réglementation est très sévère concernant les véhicules toxiques, encore plus que les normes européennes », assure l’universitaire.

Néanmoins, conclut-elle, cette technologie pourrait sans problème débarquer en Chine, ou dans des secteurs d’activité, comme le maritime. « On devrait y voir plus clair d’ici à 2030 ».

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