Un mini-réacteur nucléaire en France, cette startup lance le défi

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Un mini-réacteur nucléaire en France, cette startup lance le défi !-© PEXELS

Le 29 avril 2024, une start-up française a officiellement déposé une demande d’autorisation pour l’installation d’un mini-réacteur modulaire. Découvrez plus de détails dans les prochaines lignes de ce nouvel article.

Un mini-réacteur nucléaire en France, cette startup lance le défi

La start-up française Jimmy entend brancher directement un mini-réacteur d’une puissance de 10 mégawatts sur le complexe industriel du groupe sucrier Cristal Union/Cristanol de Bazancourt, fabriquant de l’alcool et du bioéthanol.

Mais il reste encore à voir si la start-up aura le feu vert du gouvernement. Une première demande d’autorisation a été récemment déposée, « une étape qui ouvre un processus d’instruction par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)« , précise la société.

« C’est un gros enjeu de transition énergétique pour l’industrie. »

Pour quel intérêt ? « Ces petits réacteurs, révèle auprès de franceinfo, Ludovic Dupin, directeur de l’information de la Société française de l’énergie nucléaire (Sfen), vont apporter « de nouveaux usages pour décarboner l’économie ».

« On parle peu de la production de chaleur, alors que c’est un gros enjeu de transition énergétique pour l’industrie.« , poursuit-il.

« On propose un générateur qui s’adapte sur n’importe quel site industriel qui consomme de la vapeur pour en faire une source de chaleur, moins chère que le gaz et décarbonée », résume le polytechnicien Antoine Guyot, cofondateur de la start-up Jimmy, avec une diplômée d’HEC, Mathilde Grivet.

« Une durée de vie de 20 ans »

« Il s’agit d’une technologie complètement différente des réacteurs du parc actuel« , assure Sébastien Israël, chef du service des nouveaux réacteurs à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

Ce cube de 20 mètres de haut sera directement installé sur le site du client industriel.

« Les générateurs conçus par Jimmy, d’une durée de vie de 20 ans, s’inscrivent dans un mix énergétique complémentaire aux réacteurs nucléaires de grande et moyenne puissance et aux sources d’énergie renouvelables », explique le groupe.

Sa technologie repose particulièrement sur celle des réacteurs à haute température refroidis à l’hélium.

« L’Autorité de sûreté attend la saisine du ministère », a fait savoir un porte-parole de l’ASN. Cela pourrait prendre un trimestre.

« Celle-ci permettra, notamment, à l’ensemble des parties prenantes de se prononcer sur le projet, ainsi que l’ouverture d’une étude environnementale et d’une enquête publique », indique Jimmy.

« Il va falloir qu’on ait des garanties sur le combustible, qui n’est pas actuellement utilisé en France« , ajoute Sébastien Israël, de l’IRSN.

Première livraison pour…

« On va insister sur sa qualité et le bon comportement de ce combustible (particules « triso », NDLR) qui est une des pierres angulaires de la démonstration de sûreté de ce type de réacteur, y compris en cas d’accident », précise le cadre de l’IRSN.

« Jimmy, relaie franceinfo, a pour objectif de livrer un premier réacteur en 2026« . Un « calendrier jugé ambitieux par l’ASN ».

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