Pneumatiques : cette nouvelle méthode de recyclage à faible impact carbone

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Pneumatiques : cette nouvelle méthode de recyclage à faible impact carbone !-© iStock

L’industrie automobile a encore réduit de manière significative son impact environnemental en décarbonant la filière des pneumatiques grâce à cette nouvelle méthode de recyclage.

Vers une production des pneus durable et écologique

La société de conseil Emerton vient de publier un nouveau livre blanc. Intitulé « Vers une industrie du pneu durable : comment débloquer le potentiel du noir de carbone récupéré« , celui-ci explique les enjeux de la revalorisation du noir de carbone récupéré (rCB) dans le secteur du pneumatique.

Le noir de carbone ou noir de carbone vierge (vCB), appelé carbon black (CB) en anglais, est le résultat de la combustion incomplète de produits pétroliers lourds.

Un marché florissant

Cette matière première très recherchée est largement utilisée dans presque tous les produits de couleur noire, notamment les pneus de voiture.

Au cours de l’année 2023, la demande mondiale de noir de carbone vierge s’est élevée à environ 18 millions de tonnes, avec un marché estimé entre 18 et 20 milliards de dollars.

En Europe, ce marché représente 3 milliards de dollars, soit 15 % de la demande mondiale, correspondant à 2,7 millions de tonnes.

La meilleure alternative au noir de carbone

Le carbon black peut également être remplacé par un produit durable, le noir de carbone récupéré (rCB), obtenu à partir de la transformation des pneus usés par pyrolyse thermique.

Cette méthode révolutionnaire consiste à chauffer les pneus issus du recyclage à de très hautes températures, sans oxygène.

Ce procédé permet de décomposer le caoutchouc des pneus en noir de carbone, en huiles, ainsi qu’en gaz. Ces matières peuvent être réutilisées ou transformées, à leur tour, en énergie.

Le noir de carbone récupéré (rCB) offre en effet aux industries automobiles un moyen économique et durable pour lancer une chaîne de recyclage à grande échelle, garantissant une régénération quasi infinie des pneus.

Cette technique est d’autant plus avantageuse pour l’environnement, car elle génère cinq fois moins d’émissions de carbone comparé à la production de son substitut, le noir de carbone vierge (vCB), réalisée à partir de combustibles fossiles.

Le rCB reste sous-exploité…

Face aux défis environnementaux majeurs de la communauté européenne, le rCB reste une meilleure alternative pour remplacer le noir de carbone vierge.

Cependant, jusqu’à preuve du contraire, il ne représente que 10 à 20 % du marché, soit 250 à 550 kt par an, pour une valeur économique globale d’environ 265 à 530 millions de dollars.

Ce faible taux s’explique par la qualité inférieure du rCB par rapport au vCB. La présence d’éléments impurs dans sa composition limite également son utilisation dans d’autres domaines, comme les bandes de roulement des pneus.

Par contre, de nombreuses perspectives de recherche existent aujourd’hui pour améliorer la qualité du rCB et élargir son champ d’application.

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